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Magie Blanche – La Magie Blanche de la Liberté – François-René Rideau

    Sûrement, la Liberté est le premier pilier de toute civilisation. De la civilisation. Bien qu’une valeur cardinale, elle trouve de nos jours bien peu de défenseurs. Encore moins de défenseurs passionnés. Le livre que vous avez entre les mains transmet une passion pour la Liberté.

    François-René Rideau est un esprit brillant, exigeant et lucide. Cet ancien normalien est cybernéticien de formation, ainsi que dans son approche : il applique la pensée « dynamique » à l’étude des systèmes faits d’acteurs indépendants. Reconnu, il a place dans Contrepoints et Le Québécois Libre.
    Il vit le jour dans une famille ayant subi la guerre d’Indochine, puis celle de la guerre du Vietnam. Il sait les atrocités venues du communisme, tout autant que celles venues de l’impérialisme de la première démocratie.
    Alors, quand il a découvert Frédéric Bastiat, puis Émile Faguet et tous les grands auteurs du libéralisme et de l’école autrichienne, il a mis autant de passion et d’énergie à se les approprier qu’ensuite à en restituer l’essence, via de nombreux textes et articles couvrant beaucoup de thèmes sociaux.

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    Après Magie Noire qui a dévoilé la nature sordide et macabre du Léviathan et de la foule des croyances qui lui donnent vie, passons à la Magie Blanche pour rebondir et ouvrir la perspective à un libéralisme autrement positif.

    Même pour un lecteur averti, ce livre reste original à bien des égards. Voici quelques extraits pour s’en convaincre. Magie oblige, la revue des mythes attachés au libéralisme est bénéfique, y compris pour le libéral classique :
    Mythe : « Le marché ne peut pas exister sans l’État. »

    À l’autre extrême, pour sortir de l’irrationnel, l’auteur met un fort accent sur la rigueur de la pensée libérale contemporaine, via son épistémologie :

    Pour conclure donc, l’empirisme a toute sa place dans l’étude de l’action humaine. Mais le bon usage de l’empirisme en action humaine constitue fort rarement de la science et le plus souvent de l’entreprenariat.

     

    Le livre ne reste pas pour autant dans le champ théorique. François-René Rideau propose au contraire la trame d’un manifeste de retour à la Liberté en « Dix pas vers le libéralisme », au style tant enlevé que pragmatique :

    1. Quand on est outré en voyant un vol ou une agression commise contre un tiers, on fait un premier pas vers le libéralisme.

     

    Ce manifeste en « dix pas » pourra certes être considéré comme sommaire. L’auteur n’hésite donc pas à articuler les principes de quelques réformes libérales dans des domaines au cœur de l’architecture sociale actuelle. Par exemple, il n’hésite pas à moquer Lionel Jospin qui promettait le Bac pour 80 % d’une classe d’âge, avec une ironie qui en marque l’erreur profonde :

    Donner le Baccalauréat à tout nouveau-né français (avec possibilité pour les immigrés d’obtenir le diplôme sur simple demande).

     

    Pour finir cet échantillon, évoquons la recherche « publique », thème en prise directe avec notre époque où la recherche est largement financée en fonction de l’agenda politique, avec des objectifs parfois peu avouables :

    Dans un régime politique, tout décisionnaire qui prendrait des décisions sur la base d’une vision du bien public sur le long terme les voit de toute façon contredire à moyen terme par un successeur politique.

    On touche là un mythe contemporain profondément ancré, celui du rôle de stratège, de visionnaire que la « puissance publique » seule incarnerait. Nous voilà bien revenu à cette tension entre la Magie Noire qui se nourrit de telles croyances, et la Magie Blanche de la rationalité, du réalisme beau.

    « Réalisme beau », c’est ce que je vous propose de garder à l’esprit alors que vous abordez la lecture du livre. François-René Rideau y dessine une vision riche, exigeante et rare de la Liberté et du libéralisme. La vision est belle, la société de la Liberté qu’il brosse est belle, à de nombreux d’égards.

    On m’opposera que le beau peut être facile quand il est fantaisie. L’auteur tombe-t-il donc dans l’illusion ? Je laisse ces pages vous en faire juge.

    Stéphane Geyres
    Directeur de Collection